De nos jours, personne n’imagine rencontrer un mec sans avoir vu sa bite avant. Point de salut sur GrindR ou sur Hornet si tu n’as pas au moins une photo privée sur ton profil ; quoi, avec ton smartphone de quarante-et-un méga-pixels dernier cri, tu ne peux même pas m’envoyer des pics de ta queue ? Ou une vidéo de ta dernière éjac’ ? NEEEEEXT !

Cette évolution dans les mentalités est bien dommage parce que justement, je tiens la seconde où l’on découvre la bite d’un partenaire encore inconnu comme le meilleur moment du sexe. Donc autant le faire en live plutôt que par écran interposé… C’est que j’aime bien glisser une main dans un pantalon sans savoir ce que je vais y trouver, jouer avec la chose, la sentir gonfler à travers le boxer ou le slip, glisser un doigt jusqu’à la zone très sensible qui se trouve entre la cuisse et les couilles, faire courir ma langue sur la toile de coton tout autour du gland, renifler l’odeur imprégnée dans le tissu, bref, retarder le plus possible l’instant où je vais ôter ce fichu sous-vêtement et découvrir de visu ce qui s’y cache.

Surprise !

Parfois bonne, parfois mauvaise, la surprise. Je me rappelle de ce maître-nageur au corps absolument parfait qui s’avéra souffrir d’un micro-pénis. Je me rappelle de ce flic innocent qui trimballait une matraque énorme dans son caleçon. Je me rappelle de tous ces garçons circoncis. Je me rappelle de tous ces garçons non-circoncis. De ceux dont le gland se découvre largement et de ceux dont le prépuce est trop étroit. De ceux qui bandent droit, de ceux qui bandent en biais, à gauche, à droite, vers le haut ou vers le bas. De ceux qui l’ont courte et épaisse comme de ceux qui l’ont longue et fine. Si la surprise est bonne, tant mieux, ça décuple l’excitation de la boîte à fantasme qu’on a dans le crâne ; sinon tant pis, on sait qu’on passera un bon moment quand même, parce que déballer le cadeau aura été au moins aussi amusant que le cadeau lui-même.

Mais que cette petite confession ne te dissuade pas de m’envoyer des sextos ! C’est juste que maintenant, tu sais que je serai plus sensible à un boxer déformé par une grosse érection ou à un gland qui dépasse d’un jean dans la pénombre, qu’à une photo de bite franche et directe…

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