À la fac, il y avait ce copain que j’aimais beaucoup, un certain Vincent. Le jour, nous étions des amis comme tant d’autres. Nous allions en cours, faisions du sport, sortions en soirée… Mais la nuit, à son insu bien entendu, il devenait le principal support fantasmatique à mes activités masturbatoires. Il faut dire qu’il était rudement bien foutu, ce con, et surtout suffisamment exhibitionniste pour que personne ne l’ignore.

Souvent je me disais, et si je lui proposais une petite pipe, au lieu de me branler bêtement tout seul en rêvant à lui ? Comme ça, gratuitement, sans rien en retour, sans penser à mal, entre amis quoi ! Il ne pourrait pas refuser, me disais-je, aucun mec ne refuse jamais une bonne pipe ! On est naïf quand on est jeune – ou très ignorant de la psychologie des hétéros. Un soir, sans aller jusqu’à lui proposer franchement, je lui fis une allusion suffisamment marquée pour qu’il comprenne ; il ne le prit pas mal, bien au contraire, mais son refus n’en fut pas moins catégorique.

Quelques années plus tard, les hasards de ma vie professionnelle m’amenèrent à passer quelques jours à Perpignan. Comme c’était plus ou moins sur le trajet, j’avais décidé de rendre visite à ce vieux pote qui habitait désormais Toulouse. Nous passâmes une excellente soirée à bavarder, à picoler dans les bars de la place Saint-Pierre, à faire les quatre-cents coups… Au petit matin, alors qu’il me collait dans le train pour Perpignan, nous découvrîmes que mon t-shirt avait souffert des excès de la nuit. Comme je ne pouvais pas me présenter devant mon client dans cette tenue, nous échangeâmes nos vêtements sur le quai de Matabiau. Lui rentra chez lui avec mon t-shirt plein de taches, tandis que je filais vers mon rendez-vous avec son t-shirt certes un peu fatigué, mais présentable.

La journée de boulot se passa à merveille. Le soir venu, seul dans ma chambre d’hôtel perpignanaise, émoustillé par les retrouvailles de la veille, me vint l’envie irrépressible de me branler. Je compris très vite que ça ne serait pas simple. Le lit qui grinçait horriblement, les murs qui étaient mal insonorisés, je n'avais ni kleenex sous la main ni l'envie de rendre la chambre avec les draps plein de foutre…

L’idée s’imposa d’elle-même. La meilleure solution était tout simplement de me branler dans le t-shirt de Vincent. Était-ce son odeur qui imprégnait encore le tissu, la joie de l’avoir revu, l’idée que j’allais – symboliquement en tout cas – lui éjaculer dessus ? Ou bien la lenteur rendue nécessaire par les grincements du lit ? Je crois que ce fut l’un des orgasmes le plus long et le plus incroyable de toute ma vie !

Penses-y, la prochaine fois que tu prêtes un t-shirt à quelqu’un.

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